Politique partisane et place des femmes

Est-ce que la politique partisane est devenue une barrière à l’accession des femmes à la sphère politique? Je ne suis pas politicologue ni sociologue, mais cette question me chicote beaucoup.

Il y a deux façons de voir la politique partisane: de l’intérieur et de l’extérieur. Mon regard est externe et il me manque sans doute certaines connaissances. Et j’aimerais donc qu’on m’aide à mieux saisir l’enjeu!

Ce que je vois de ma perspective, c’est un système où l’on valorise la tradition, la succession et où la loyauté parfois aveugle doit prendre le dessus sur le gros bon sens ou les valeurs d’un individu. Difficile pour les femmes de faire leur place là dedans!

D’abord parce que pour changer un système, il faut accepter de se défaire de la tradition dans bien des cas. Si on n’a jamais eu notre place, comme femmes, dans ces partis, ça prend de nouvelles approches pour que ça devienne possible!

Même chose pour la succession. Les partis politiques semblent avoir le tour de s’infiltrer dans les familles et de faire en sorte que l’adhésion se passe « de père en fils ». L’expression est choisie – je n’ai pas encore vu beaucoup de passation de cartes de membre à un parti ou à un autre de « mère en fille ».

Encore là, le système en place n’a rien pour faciliter la tâche des femmes qui voudraient participer.

Hors du parti, point de salut

Finalement, il y a la fameuse règle de la loyauté, ou ce que les gens du milieu appellent « voter avec le parti ». Cette règle qui veut que le chef dicte à ses députés la façon de voter à l’Assemblée législative ou à la Chambre des Communes est un débat qui revient sur la place publique à chaque fois que l’on se trouve devant une question où l’enjeu moral est très évident. Prenons pour exemple l’avortement.

Est-ce que les femmes réagissent différemment à cet impératif de ligne de parti que les hommes? Je ne le sais pas vraiment.

Ce que je sais, par contre, c’est que dans l’état actuel des choses, les femmes qui veulent briguer les suffrages passent souvent par des questionnements qui touchent profondément leurs valeurs, du fait que la bataille sera plus ardue pour elles. Je pense même que la bataille des femmes est plus ardue à l’intérieur des partis traditionnels que l’est face à l’électorat.

Les femmes qui me parlent de leur désir de se présenter aux élections sont toutes, sans exception, des personnes qui ont des valeurs fortes et ancrées dans la réalité de leurs communautés. La vie politique est pour elles une façon de faire changer notre société pour qu’elle soit plus inclusive, plus ouverte, en meilleure santé, plus capable de prendre soin des plus démunis.

Ces femmes ne voient pas la politique comme une job, mais bien comme une mission. Elles n’en ont que très peu à faire de la petite politique partisane souvent crasse que l’on sent quand on approche trop des partis traditionnels.

Changement de cap

J’entends déjà d’ici ces gens dirent que si le système ou les partis en place ne nous plaisent pas, on n’a qu’à en créer des nouveaux. Malheureusement, nous sommes encore dans une réalité d’un système à deux partis et si on veut faire avancer des enjeux de société et pas nécessairement la structure politique, les partis traditionnels restent la voie à suivre.

Ce que je vois aussi d’ici, c’est que les partis traditionnels sont dirigés non pas par le chef choisi par les membres, mais par un groupe souvent vieillot qui s’accroche au pouvoir. D’anciens députés, d’anciens collaborateurs, des membres de longue date. Alors quand on en appelle à un changement à l’intérieur des partis, c’est à ces gens-là qu’il faut parler.

Est-ce qu’ils veulent entendre? Sont-ils prêts à changer? La vraie question serait plutôt qu’ont-ils à gagner ou qu’ont-ils à perdre?

Faire partie de ces cercles « sélects » donne du pouvoir. Et le pouvoir, ça grise. L’humain aime fondamentalement avoir du pouvoir. Pas une petite affaire que de le laisser aller.

Alors, comment convaincre la garde rapprochée des différents chefs de parti qu’il est temps de revoir le fonctionnement de leur organisation et par le fait même, d’accepter de perdre une partie de leur capacité d’influence et de leur pouvoir?

Comme je le disais plus haut, si vous avez la réponse, j’aimerais bien l’entendre!
Pascale Paulin est femme, maman, communicatrice, entrepreneure, bénévole, chroniqueuse, observatrice de la scène socio-politique et amatrice de bières! Elle porte un intérêt tout particulier aux questions de justice sociale. Pascale est propriétaire de la firme Forté Communication de Dieppe.
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