Portrait des femmes francophones au Nouveau-Brunswick : des données pour mieux revendiquer

En 2021, nous avons mené un projet de recherche, en partenariat avec l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML), afin de brosser le portrait statistique des femmes francophones du Nouveau-Brunswick. L’objectif : mieux comprendre les expériences spécifiques de celles-ci, en nous appuyant sur des chiffres qui nous aideront à mieux revendiquer auprès du gouvernement.  

Rappelons que les femmes acadiennes et francophones de la province cumulent les discriminations : elles doivent composer à la fois avec les enjeux liés à l’égalité des genres et avec les enjeux liés à la francophonie en milieu minoritaire. Ces identités croisées ont un effet non négligeable sur leur accès à l’éducation, au marché du travail, aux soins de santé et aux pouvoirs décisionnels. Et cela entrave leur capacité à participer pleinement au développement de la société acadienne du Nouveau-Brunswick. Les femmes francophones vivant à la croisée des oppressions, comme les femmes racisées ou immigrantes, doivent quant à elles faire face à des obstacles uniques et complexes, qu’il est important d’identifier pour construire des solutions justes et durables pour tout le monde.  


En nous appuyant sur des données de Statistiques Canada, les chercheur·euses de l’ICRML ont pu brosser un portrait des femmes francophones de la province sur les plans socioéconomique, géographique et démographique. Parmi les points saillants, notons :  

  • Une répartition très contrastée de la population féminine francophone sur le territoire, principalement concentrée dans le nord-est de la province.
  • Une population féminine francophone plus vieille au Nouveau-Brunswick qu’au Canada.
  • Une population féminine francophone de plus en plus diplômée, même si près de la moitié n’a aucun certificat, diplôme ou grade d’études postsecondaires (une proportion légèrement plus élevée qu’au Canada). 
  • Une population féminine francophone qui vit davantage en région rurale ou dans des petites villes. À l’intérieur des villes principales, 24,9 % des femmes sont francophones et 74,1 % sont anglophones.
  • Un revenu faible pour une grande partie de la population féminine francophone, surtout en milieu rural : 38,9 % des femmes francophones ont un revenu inférieur à 20 000 $ (une proportion plus élevée qu’au Canada). Le revenu moyen des femmes francophones est de 33 802 $, contre 43 355 $ pour les hommes. Les femmes francophones sont plus représentées dans les basses tranches de revenus que les femmes anglophones. 
  • Une faible augmentation de la proportion de la population féminine immigrante francophone, et des contrastes importants entre les immigrantes et les non-immigrantes selon les catégories de diplômes. 
  • Des proportions plus faibles au Nouveau-Brunswick qu’au Canada de femmes francophones s’identifiant comme appartenant à une minorité visible.

Télécharger la recherche

En nous basant sur les données probantes recueillies lors de la recherche statistique, nous avons rédigé une stratégie d'intervention communautaire et politique. Cette stratégie a pour objectif de mobiliser et d'impliquer la population dans le développement de notre province et de réflechir ensemble à des solutions collectives à nos problèmes. Nous avons identifié trois domaines d’intervention prioritaires : l’immigration, la ruralité et la pauvreté.

Ce projet a été rendu possible grâce au gouvernement du Canada.
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