Impact genré de la guerre en Palestine

À Gaza, les femmes "ont peur, sont épuisées, et craignent le pire." 


Le 20 février est la Journée mondiale de la justice sociale. Il serait impensable de parler de justice sociale sans parler des effets dévastateurs de la guerre en Palestine sur les vies des femmes et des minorités de genre.

Un rapport du UN Women (ONU Femmes) publié le 19 janvier 2024 met en lumière l'enfer que vivent les femmes, les filles et les enfants à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre dernier. Derrière les histoires d'horreurs, et les statistiques, ce sont des centaines de milliers de vies bouleversées, voires détruites. 

Quelques chiffres

Depuis que les conflits ont commencé, plus de 28 576 civil·es palestinien·nes ont été tué·es. 70 % des victimes étaient des femmes ou des enfants. Celleux qui survivent sont forcé·es de quitter leur logement, leur vie, leur famille et leurs ami·es. Il y a actuellement 1,7 millions de personnes déplacées, ce qui correspond à 75 % de la population de Gaza. Plus que la moitié des personnes déplacées sont des femmes et des enfants.

L’impact du déplacement

Les populations déplacées vivent en situation de grande vulnérabilité : violences, manque de nourriture, conditions sanitaires plus que précaires, emprisonnement arbitraire. Mais la vulnérabilité est différente selon le genre. Les femmes vivent davantage de violence et d’emprisonnement. Elles sont aussi bien plus nombreuses à prendre soin de la famille et des proches, quitte à se mettre en danger.

« Deux semaines après le début de la guerre, je suis allée à l’hôpital à ma date d’accouchement. Je savais que je risquais ma vie, et celle de l’enfant que j’ai attendu si longtemps. Mon médecin a décidé d’aller dans une clinique privée qui n’était pas entièrement équipée, parce que c’était la seule solution à ce moment-là. J’ai risqué ma vie, et j’espère que je n’ai pas mis mon bébé au monde pour qu’il se fasse tuer sans raison ! »
Femme de 30 ans à Mughraqa, au centre de la Bande de Gaza

Naissances dans l’horreur
Plus de 5 500 naissances étaient attendues entre janvier et février, dont 850 à risque de complications. La seule maternité encore en fonctionnement arrive à bout de ses ressources en carburant. Les conditions dans lesquelles les mères donnent naissance sont inhumaines : césariennes sans anesthésie, départ de la maternité moins d’une heure après l’accouchement, pas d’eau potable pour faire des biberons ou se laver, pas de serviettes hygiéniques... Les risques d’infection sont très élevés.

Une aide humanitaire qui ne rejoint pas les femmes

Les organismes dirigés par des femmes et de défenses des droits des femmes continuent à travailler. Leurs infrastructures sont détruites, et leurs employé·es déplacées, mais elles continuent à distribuer des trousses d’urgence, à fournir des services à distance, à répondre aux appels à l’aide.

À noter que seulement 3 organismes de femmes reçoivent des fonds à travers les Plans de réponses humanitaires ou les Appels éclairs. Même là, ils n’ont reçu que 0.09 % des fonds collectés en 2023.

Que faut-il faire ?

  • Appeler à un cessez-le-feu immédiat et permanent.
  • Demander à ce que les organismes de femmes participent activement à la stratégie de réponse humanitaire. Elles doivent recevoir plus de fonds et être consultées !
  • Demander aux organismes humanitaires de distribuer l’aide matérielle et financière aux organismes de femmes.

Que pouvez-vous faire ?

Qui suivre sur les réseaux sociaux ?

Sources et ressources :




Abonnez-vous à notre infolettre !
Tenez-vous au courant de nos dossiers et ne manquez pas nos actualités féministes.

Devenez membre !
Ajoutez votre voix à la nôtre. Devenir membre, c’est poser une action concrète pour faire avancer l’égalité des genres au Nouveau-Brunswick!

Devenir membre