6 avril : Journée internationale de l’asexualité

Cinq choses à savoir sur l’asexualité. L’asexualité fait partie du spectre de l’identité sexuelle, et on n’en parle que très peu ! Les personnes asexuelles sont souvent discriminées. Le milieu médical a tendance à traiter l’asexualité comme quelque chose d’anormal, comme une maladie (pathologisation). Pourtant, l’asexualité doit être considérée comme une identité sexuelle à part entière !

À partir d’un article publié par le Canadian Medical Association Journal (CMAJ), parlons de 5 éléments importants au sujet de l’asexualité.

Source : CMAJ 2023 December 4;195:E1627. doi : 10.1503/cmaj.231003

Stella A. Schneckenburger BSc, Michelle W.Y. Tam MA, Lori E. Ross PhD

 

  1. L’asexualité, soit le fait d’éprouver peu ou pas d’attirance sexuelle, touche de 0,4 % à 4 % de la population.

L’asexualité est un terme générique qui englobe :

  • la demisexualité (fait d’éprouver une attirance sexuelle uniquement en présence d’un lien émotionnel fort);
  • et la grisexualité (fait de n’éprouver que rarement une attirance sexuelle ou que dans des circonstances précises).

Les personnes asexuelles peuvent avoir des relations sexuelles et éprouver une attirance romantique.

  1. Les personnes asexuelles ont davantage d’anxiété, de dépression et d’autres troubles de l’humeur que les personnes dont l’orientation sexuelle est autre.

Cette évolution indésirable de la santé mentale découle souvent du stress et de la stigmatisation des minorités qui sont d’autant plus exacerbés par d’autres formes de discriminations.

Les personnes asexuelles ont également des besoins uniques en matière de santé physique et sexuelle, notamment lorsqu’il s’agit de parvenir à l’excitation sans attirance et d’apprendre à fixer des limites dans leurs relations.

  1. Les personnes asexuelles font souvent face à des obstacles qui les empêchent d’accéder à des soins de santé positifs et respectueux, à cause de la pathologisation et des malentendus auxquels elles sont exposées.

La pathologisation (le fait de considérer l’absence d’attirance sexuelle comme anormale et à soigner) dans les milieux de soins de santé a été dénoncée par de nombreuses personnes asexuelles et peut conduire à des comportements d’évitement des soins. Cela veut dire que des personnes ne vont pas chercher des soins médicaux quand elles en ont besoin à cause de cette stigmatisation.

 

  1. L’amélioration des soins de santé passe par la reconnaissance de l’asexualité comme identité et non comme pathologie.

Les professionnel·le de santé devraient :

  • utiliser un langage inclusif, positif et respectueux;
  • permettre aux patient·es de s’auto-identifier;
  • ne pas supposer que l’absence d’activité sexuelle est problématique;
  • orienter les patient·es vers des communautés de personnes asexuelles;
  • s’assurer que les approches adoptées sont conçues spécifiquement pour les personnes asexuelles plutôt que pour l’ensemble de la communauté 2ELGBTQQIA+;
  • inclure des options adaptées aux personnes asexuelles dans les formulaires et les questionnaires;
  • s’informer sur l’asexualité.

Les professionnel·le de santé devraient également se perfectionner dans le domaine des soins qui permettent aux personnes non binaires de s’affirmer.

En effet, les communautés de personnes asexuelles sont souvent composées d’une proportion élevée de personnes d’identité de genre non binaire.

  1. L’asexualité se distingue des troubles de l’excitation et du désir sexuels

Excitation / désir sexuel = expérience physiologique, envie d’avoir une activité sexuelle.

Attirance = orientation du désir sur des personnes précises.

Troubles de l’excitation / du désir sexuels = baisse perturbante du niveau habituel d’excitation et de désir sexuels chez une personne.

Si un·e patient·e exprime des préoccupations, lae professionnel·le de santé doit poser des questions pour déterminer si l’attirance, l’excitation ou le désir sexuels sont absents chez la personne. Il est important de comprendre les objectifs de la personne.

Sources et ressources


Lien vers l’article du CMAJ : https://www.cmaj.ca/content/cmaj/196/11/E390.full.pdf
Organismes / Collectifs 2ELGBTQQIA+ au Nouveau-Brunswick et au Canada :
Asexualité

Livre : Asexualité: comprendre l'orientation invisible, de Julie Sondra Decker (traduction), Améthyste Éditions, 2021

SFBO

Balado (en anglais) : Sounds Fake But Okay, avec Kayla Kaszyca et Sarah Costello
Abonnez-vous à notre infolettre !
Tenez-vous au courant de nos dossiers et ne manquez pas nos actualités féministes.

Devenez membre !
Ajoutez votre voix à la nôtre. Devenir membre, c’est poser une action concrète pour faire avancer l’égalité des genres au Nouveau-Brunswick!

Devenir membre